Développement et recherche en élevage, reproduction et détention

L’élevage représente une part très importante du coût de production de jeunes chevaux. Ainsi, la majorité des travaux de cette thématique vise à adapter au mieux les pratiques d’élevage pour optimiser fertilité, croissance et performance future, tout en minimisant les coûts au maximum.
Les nouvelles technologies s’invitent également depuis peu en élevage et pourraient devenir une aide précieuse pour les éleveurs.

© L. Briot – Ifce
Accroître la diversité au sein des systèmes de production animaux est un principe clé de l’agroécologie visant à améliorer leur durabilité. Ainsi, les travaux conduits par l’IFCE, l’INRA, l’IRSTEA, VetAgro Sup et ONIRIS analysent les atouts et les limites de la diversification d’élevages de chevaux de selle via l’intégration d’un atelier de bovins allaitants.
Des enquêtes comparant le fonctionnement et les performances de systèmes mixtes équin-bovin et de systèmes spécialisés équin évaluent si la mixité avec les bovins permet :
- une utilisation plus complète des surfaces fourragères favorisant l’autonomie alimentaire des exploitations,
- un moindre recours aux anthelminthiques chimiques du fait de la dilution du parasitisme entre espèces,
- une stabilisation des revenus via la diversité des produits et de leurs soutiens publics.
Elles analysent également les obstacles potentiels au développement de systèmes mixtes, en particulier liés à l’organisation du travail au sein des exploitations.
En complément de ces enquêtes réalisées en zone Centre (Auvergne Rhône-Alpes, Bourgogne Franche Comté et Nouvelle Aquitaine) et en Normandie, des travaux expérimentaux à l’échelle de la parcelle et du troupeau étudient les processus du pâturage mixte équin-bovin :
- En Corrèze (station expérimentale de l’IFCE, Chamberet), un pâturage mixte et un pâturage équin sont comparés à même chargement.
- Dans l’Orne (INRA et Jumenterie du Pin), la comparaison inclue également un pâturage bovin afin d’évaluer l’impact de l’intégration de chevaux dans un troupeau bovin.
Ces dispositifs expérimentaux permettent de réaliser des mesures fines sur les animaux :
- choix alimentaires,
- niveaux d’infestation par les nématodes gastro-intestinaux,
- performances zootechniques,
- interactions sociales entre espèces,
et sur le couvert prairial :
- structure,
- valeur alimentaire,
- biodiversité.
Les enquêtes en exploitations et l’étude expérimentale en Corrèze sont conduites dans le cadre du projet Equibov (2015-2019), financé par le Conseil Scientifique de la filière équine, l’INRA, le programme PSDR 4 Auvergne New-DEAL et le méta-programme Gestion Intégrée de la Santé Animale. L’étude expérimentale en Normandie correspond au projet PAMIEBO (2018-2019) qui reçoit le soutien du Conseil Scientifique de la filière équine, du Fonds Eperon, de la Région Normandie, du FEADER et du programme CAPES-Cofecub.
La congélation d’embryons équin présente plusieurs intérêts pour la filière notamment en terme :
- de conservation de races menacées en cryobanque
- de gestion du transfert d’embryon pour les centres de reproduction utilisant cette technique.
Dans le cadre du projet CRB-Anim financé par l’Agence Nationale pour la Recherche, Maud Caillaud travaille actuellement sur la vitrification de l’embryon équin après aspiration d’une partie du blastocoele. Cette technique ayant récemment donné des résultats positifs, il s’agit à présent de la rendre plus répétable sur le terrain.
Ce projet est financé par :

Face à une activité équine croissante et à la disparition de l’enlèvement traditionnel du fumier vers les champignonnières, la gestion du fumier équin devient aujourd’hui problématique. Répondant à une demande émanant du Groupement Hippique National, et soutenu par tous les organismes de la filière équine, le programme VAL’FUMIER a pour objectif de développer des filières de valorisation du fumier de cheval pour apporter des solutions pérennes de recyclage des effluents des structures équines.
LES ÉTAPES
Action 1 : Recenser les besoins des producteurs de fumier
- Au niveau national : réalisation d’une enquête par internet relayée par tous les organismes partenaires du projet (Action 1a)
- Dans les 3 régions (Normandie, Centre-Val de Loire et Auvergne-Rhône Alpes) enquêtes complétées par des visites sur les structures importantes et demandeuses (Action 1b) pour :
- Identifier les problèmes de valorisation et d’évacuation en fonction de la typologie des structures ;
- Quantifier les gisements de fumier à l’échelle locale ;
- Identifier des filières de valorisation existantes et organisées ;
- Connaître les modalités de manutention du fumier ;
Action 2 : Rechercher localement les transformateurs et les filières de valorisation existantes et en développement
- Rencontrer les acteurs de valorisation de matières organiques pour :
- Identifier les entreprises de valorisation de matières organiques à la recherche de matière première (champignonnières, compostage, lombricompostage, méthanisation, substrats de culture, combustibles (buchettes, granulés pour chaudière…);
- Identifier les collectivités pour lesquelles des filières de valorisation des déchets sont organisées (compostage, méthanisation),
- Identifier les organisations locales de valorisation à destination des surfaces agricoles en recherche de matière première (céréalières, agriculture bio, maraîchage, jardins citadins…),
- Rencontrer les organismes experts dans le recyclage des matières organiques (ADEME, agences locales de développement…)
Action 3 : Mettre en relation localement les producteurs et les producteurs
- Concevoir dans chaque territoire un bureau ressource « fumier de cheval » pour répondre aux demandes des différents acteurs (producteurs, transformateurs…).
Action 4 : Caractériser le fumier de cheval (valeurs agronomiques, résidus médicamenteux)
- Expertiser et diffuser les références en terme de nature du fumier de cheval, valeurs agronomiques, pouvoir méthanogène, teneurs en résidus médicamenteux ou/et produits phytosanitaires, règlementation concernant le stockage, la valorisation et la mise sur le marché de produits homologués. Ces études et vulgarisations de connaissances sont élaborées par le Pôle Développement Innovation Recherche de l’Ifce.
Contacts :
- GHN – Pierre-Antoine TRESSOS : syndicat@ghn.com.fr
- Ifce – Pauline DOLIGEZ : pauline.doligez@ifce.fr



Sur une prairie fertile, la complémentation de la jument allaitante n’est pas indispensable. (c) SEHN-Ifce
A l’occasion de la thèse de Claire Collas, encadrée par Géraldine Fleurance, il a été montré que supprimer l’apport de concentrés chez la jument de selle en lactation au pâturage n’affectait pas la couverture de ses besoins nutritionnels lorsque la quantité et la qualité de l’herbe ne sont pas limitantes. La croissance et la conformation des poulains sont conformes aux recommandations.
La thèse de Claire Collas a également initié des travaux sur l’intérêt potentiel d’une cure de sainfoin (Onobrychis viciifolia), légumineuse riche en tanins condensés dont les propriétés anthelminthiques ont été observées chez les petits ruminants. Elle a montré par des tests que le sainfoin affectait le développement des œufs de strongles en larves infestantes. D’autres essais sont nécessaires pour confirmer les effets pressentis in vivo et préciser les conditions d’utilisation du sainfoin qui pourraient contribuer à réduire l’infestation des pâtures.

Jument et poulain
La reproduction des équidés est saisonnée, avec un arrêt hivernal de la reproduction particulièrement marqué chez la jument. Ce rythme annuel de reproduction est synchrone avec celui de la photopériode, avec une phase d’arrêt centrée précisément en février et une phase de reproduction centrée en juin. De précédents travaux de Daniel Guillaume ont démontré que ce rythme dépend de la photopériode, par l’intermédiaire de la mélatonine. Par contre la durée de chaque phase (activité ou inactivité) dépend de la nutrition et ou de l’état corporel, par l’intermédiaire de la leptine. L’état corporel influence également l’activité ovarienne et donc la durée du cycle.
Le programme Equi-pâture (2015-2017) vise à accélérer le transfert et la vulgarisation des données de la recherche scientifique en diffusant des références techniques et des outils de pilotage, et en développant sur le terrain le conseil adapté aux équins. Une meilleure valorisation des prairies et des pratiques de vermifugation plus raisonnées apparaissent comme des leviers pour optimiser les coûts de production et l’impact environnemental.
A partir des références scientifiques disponibles et en s’appuyant sur une dizaine de structures volontaires, il s’agit de diffuser des références existantes sous forme vulgarisée, de les illustrer sur des cas concrets, mais aussi de concevoir de nouveaux outils pour :
- Favoriser la conduite de l’alimentation à partir de fourrages et de pâturage ;
- Optimiser les pratiques de vermifugation par l’utilisation de coproscopies ;
- Disposer de repères et d’outils de simulation économiques sur les pratiques préconisées ;
- Évaluer l’impact en terme de bien-être, selon les 12 critères du Welfare Quality.
Une liste exhaustive d’actions concrètes sont menées sur ces 4 thématiques d’intérêt en développant des outils de diffusion (fiches, livrets, etc) et des applications et outils de simulation en ligne.
12 structures pilotes dans 3 régions (Normandie, Limousin, Centre) seront suivies par des conseillers de Chambre d’Agriculture et experts de l’Ifce.
Financées par le FEADER Basse Normandie, le Conseil scientifique de la filière équine et l’Ifce, les actions développées dans le programme équi-pâture sont le fruit d’une coopération entre l’Ifce, les Chambres d’Agriculture et les Conseils des chevaux des trois régions.
3 Journées portes ouvertes ont été organisées en mai 2017 à Peyrat de Bellac (87) chez Alan LE GALL, à Saint Hilaire de Court (18) chez Geneviève de Brach et à Saint Pierre Azif (14) chez Thomas de Cornière avec plus de 320 participants.
Téléchargez les 10 Posters Retrouvez ici les 10 vidéos
Consultez les documents du projet :
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05/01/17 - - détails REC-Newsletter Equi-pâture n°01
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05/01/17 - - détails REC-Newsletter Equi-pâture n°02
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05/01/17 - - détails REC-Newsletter Equi-pâture n°03
Retrouvez dans cette lettre des fiches techniques, le témoignage de Thomas de Cornière (Elevage des Parts ) sur la récolte et le choix des fourrages pour ses animaux ainsi que la mise en oeuvre des pratiques raisonnées de vermifugation dans les exploitations du Limousin.
Le 05/01/2017 par IFCE, Chambres d'agriculture - 6.17M
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05/01/17 - - détails REC-Newsletter Equi-pâture n°04
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05/01/17 - - détails REC-Newsletter Equi-pâture n°05
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05/01/17 - - détails REC-Newsletter Equi-pâture n°06
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05/01/17 - - détails REC-Newsletter Equi-pâture n°07
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15/03/17 - - détails REC-Newsletter Equi-pâture n°08
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21/04/17 - - détails REC-Newsletter Equi-pâture n°09
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20/06/17 - - détails REC-Newsletter Equi-pâture n°10
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13/07/17 - - détails REC-Newsletter Equi-pâture n°11
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11/10/17 - - détails REC-Newsletter Equi-pâture n°12
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27/11/17 - - détails REC-Newsletter Equi-pâture n°13
Le programme equi-pâture s’achève à la fin de l’année 2017. Cette dernière newsletter Equi-pâture n°13 présente la synthèse de tous les documents et vidéos avec leurs liens, diffusés au cours du programme. D’autres actions de développement sur la conduite au pâturage du cheval débuteront en 2018.
Le 27/11/2017 par Pauline Doligez - 486.23K

Article revue Fourrages
10/07/19 - détails Télécharger

Poster agri-innovation 2019
10/07/19 - détails Télécharger

Dépliant équi-pâture : Coûts de l'alimentation et de la vermifugation
17/07/17 - détails Télécharger

Une vermifugation raisonnée pour limiter les résistances
13/07/17 - détails Télécharger

Le cheval à l'herbe - 10 bonnes pratiques
13/07/17 - détails Télécharger

Cytomètre en flux – (c) Ifce
Pour adapter la monte en fonction de la fertilité du mâle, encore faut-il connaître avec précision la qualité de sa semence. Le cytomètre en flux est un appareil permettant de développer de nouvelles techniques d’analyse grâce à un panel de tests évaluant chacun une fonction différente du spermatozoïde. L’équipe de la Jumenterie, sous la houlette d’Isabelle Barrier-Battut, docteur vétérinaire, a réussi à définir deux protocoles d’évaluation de la qualité des spermatozoïdes de l’étalon, l’un pour le sperme frais, l’autre pour le sperme congelé. Ces deux protocoles associent la cytométrie aux analyses classiques de mobilité et de morphologie. Ils permettent de prédire de façon plus fiable la fertilité de la semence par rapport à une analyse classique seule.
Le projet EquiDétect avait pour objectifs
- le contrôle automatisé de l’identité par télédétection à distance via un portique,
- la gestion informatique en temps réel des déplacements des équidés dans une base centralisée en connexion avec le SIRE
Ce projet a permis de :
- Mettre en évidence que seules les puces de taille 23 mm permettaient une bonne détection automatique à distance,
- Mettre en place un prototype de système de réception / détection automatique des puces 23 mm sous forme de portique fixe et d’antennes fixées sur les abreuvoirs qui enregistrent et stockent automatiquement les données,
- Développer un système informatique qui permet la lecture des données brutes enregistrées par le portique ou les antennes,
- Mettre en évidence des problèmes de détection en condition « terrain » qui restent à solutionner : passage de plusieurs individus à la fois, interférences, déplacement potentiel de la puce, importance du lieu d’implantation de la puce…
Ce projet s’est vu stoppé par la sortie de l’un des membres du consortium pour des questions industrielles.
A ce jour, des travaux sont menés sur la base de ces premiers résultats à la station expérimentale de Chamberet dans le projet « Monitoring température ». Ce projet s’intéresse à l’étude des détections automatique à distance des températures des chevaux.
Ce projet était co-financé par le Fonds EPERON, labellisé par le pôle de compétitivité Hippolia et mené par un consortium regroupant France Galop, le Trot, la FFE, l’Ifce et deux entreprises privées travaillant dans le domaine de la traçabilité automatique et de l’identification animale.


Située au cœur du Limousin sur 130 ha, le plateau technique Ifce de Chamberet, centre d’expérimentation animale agréé, constitue un outil unique en Europe.
- 130 ha de surface agricole,
- 170 chevaux dont 60 juments reproductrices et toute leur production de 0 à 3 ans
- 10 personnes qualifiées permanentes
- Une infrastructure adaptée de 11 bâtiments sous vidéosurveillance
- Une dizaine de protocoles de recherche scientifique par an
- 300 stagiaires depuis sa création (10/an) dont 6 thèses qui ont donné 2 chercheurs spécialistes du cheval
- + de 100 références bibliographiques parues dans les revues scientifiques internationalement reconnues
L’Unité Expérimentale Inra de Physiologie Animale de l’Orfrasière a été créée pour la mise en œuvre des protocoles expérimentaux sur différentes espèces dont les équidés. Cette unité, qui dispose de 18 500 m2 de bâtiments d’élevage et de structures expérimentales, installés sur un domaine de 400 ha de SAU, entretient notamment un troupeau d’environ 130 poneys Welsh : 100 juments, 6 étalons et 20 à 30 poulains.
Le plateau technique de la Jumenterie du Pin dispose d’un troupeau d’une centaine de juments et d’une dizaine d’étalons, principalement dédiés à la formation au sein de l’école supérieure du cheval et de l’équitation. Selon leur disponibilité, ces animaux peuvent être utilisés pour des protocoles expérimentaux, principalement des protocoles de reproduction.
Retrouvez les principaux résultats de ces projets de développement et de recherche, dans lesquels l’Ifce est partie prenante, sous formes de fiches pratiques et de posters « message clés » sur équi-paedia.
équipédia Posters messages clés
Pour en savoir plus sur cette thématique consultez :
– les fiches équipédia
– le portail documentaire Médiathèque Ifce
– les articles équ’idée
Découvrez également à la librairie :
– l’ouvrage « Cheval, techniques d’élevage »
– le guide pratique « alimentation des chevaux » et l’ouvrage associé
et de nombreux autres produits